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La Toulousaine a longtemps observé les compétitions de jet-ski sans y participer, faute de moyens. Aujourd’hui, elle fait partie des meilleures pilotes au monde.
Le ciel est gris, le vent souffle et les dernières gouttes de l’averse finissent de tomber. Malgré ces conditions, Jessica Chavanne se tient debout, en combinaison, sur son jet-ski. Prête à chevaucher son engin motorisé. « On s‘entraîne qu’importe le temps, c’est ça la passion » affirme la sportive. Le large sourire qu’elle affiche sur son scooter des mers, elle l’a eu dès la première fois. « J’ai commencé à l’âge de 19 ans, au lac de Cazères-sur-Garonne. Mon grand-père tenait une base de loisir. J’ai testé le jet-ski à bras. Lors de la première leçon, j’ai su que c’était le sport que je souhaitais faire », se remémore-t-elle. Après un an de pratique assidue, la Toulousaine, décide de passer son monitorat, pour « en faire son métier ». Chose qu’elle a faite pendant près de trois ans.
La pilote faisait également de la sécurité sur les compétitions. « Je n’avais pas les moyens d’y participer. Alors j’essayais de me rapprocher des championnats comme je pouvais », se rappelle Jessica en souriant. En 2012, alors âgée de 28 ans, elle se fixe l’objectif de participer aux compétitions. « Je m’entraînais là où je m’exerce toujours, à la Jet School Muret. On était une équipe, les « Black Cats ». Un ami nous a sponsorisés. Tout est parti de là », explique la Toulousaine, reconnaissante.
Vice-championne de France
Quelques mois après ses débuts dans le monde professionnel, elle décroche le titre de vice-championne de France. La pilote connaît une grave blessure en 2015. Après une longue pause, elle revient « plus déterminée que jamais ». « C’est une travailleuse acharnée, je suis très fier d’elle », glisse son compagnon, Laurent. Jessica enchaîne les courses et les entraînements et connaît ses premiers championnats du monde en 2018. Faute de moyens, elle participe à la moitié des étapes. « C’est une passion qui a un coût. Entre le transport des deux jet-skis, celui d’entraînement et celui de compétition, l’essence… on gère difficilement. Je travaille en tant que technicienne chez Airbus et 30 pourcent de mon salaire plus les primes y sont consacrés chaque mois. Pour participer aux compétitions, je pose des congés. On n’a pas de vacances, c’est un mode de vie » confie la pilote.
Avec ses 35 bougies de soufflées, la sportive joue de ses années d’expérience. Elle a fait de son âge « sa force ». Six jours sur sept, Jessica est à la salle de sport. « Je travaille également le mental, c’est très important », précise la pilote avant d’ajouter qu’elle « suit une formation pour devenir préparatrice mentale ». Sa détermination, tous ses proches la salue. « Pour moi, c’est le pilier féminin du jet-ski. Elle y met toute son énergie », dit Pascal, présidente de la Jet School Muret, admirative. L’an dernier, elle a « enfin pu » participer à toutes les courses du championnat mondial. « J’ai signé un contrat avec l’Union Internationale Motonautique. On m’a reproposé pour cette nouvelle saison, j’ai accepté », raconte Jessica, heureuse.
29 arbres pour « compenser la pollution »
Lors des précédents mondiaux, elle n’est pas repartie les mains vides. La Toulousaine est revenue avec une médaille de bronze en slalom parallèle, une 6e place en course de vitesse au championnat du monde et 3e place chez les Émirats en Décembre pour la dernière course de l’année. Préoccupée par toutes les émissions carbones générées lors de ses déplacements et ses courses, Jessica a souhaité participer à l’événement « carbon neutral » organisé par le mondial de jet-ski. « Je vais planter 29 arbres pour compenser cette pollution. J’ai des projets en dehors, j’aimerais voir avec la mairie de Muret pour en planter au bord du lac », projette la sportive. Pour le moment, elle a la tête ailleurs. La sportive s’envole en février vers le Koweït pour sa prochaine course. Déterminée, Jessica se donne encore deux ans pour devenir la « prochaine championne du monde ».
Son plat favori la renvoie à ses souvenirs d’enfance. Un steak frites. « Pa s n’importe lequel, un steak du boucher », précise Jessica en riant. Avec des « frites cuites à la graisse de canard ». Elle affirme qu’elle sera « heureuse comme un gosse »
Ce film est une de ses sources de motivation. « Creed » est, pour la sportive, « un film inspirant ». « C’est un homme qui sort de nulle part. Il fait tout pour réussir. C’est un exemple de dépassement de soi » affirme la pilote.
Elle a choisi le Corse. En affichant un sourire, elle se confie sur cette région : « quand je pose les pieds là-bas, je me sens libre. Les gens aiment leur terre, leur culture. Cela me transporte. Je lâche prise une fois sur place ».
D’où vient l’appellation jet-ski ?
L’invention officielle de la motomarine est communément attribuée à Clayton Jacobson II. En 1967, il fut engagé par le constructeur de motoneiges Bombardier pour qui il créa en 1968 une motomarine assise, le Sea-Doo. Jacobson fut alors approché par Kawasaki Heavy Industries à qu’il vendit les droits d’usage de son brevet à la compagnie et y développa le Jet Ski en 1973, la première motomarine de type « à bras ». « C’est le nom du modèle qui est devenu l’appellation de cet engin motorisé. C’est comme la marque frigidaire », explique Jessica. Elle précise également que « les « jet-skis » assis devraient donc être appelés scooter des mers ».
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